Bonjour l’équipe des délicats pistolets ! Grand honneur pour moi d’être adoubé ici par Mike et Matthieu et d’avoir le plaisir de partager avec vous mon ressenti sur la belle du jour !
Aujourd’hui, on va parler d’une montre qui n’est pas une Yema, mais qui aurait pu l’être…
Commençons par présenter Vincent. Vincent est docteur en pharmacie, et Vincent aime les belles montres (quand je l’ai rencontré, il avait une magnifique Pequignet manufacture au poignet que je lui aurais bien volée !). A priori, Vincent aime aussi bien son métier puisqu’il a décidé de marier les deux.
En 2020, il pose les prémices de la montre du jour sur feu le groupe Yema CoLabs. Sans rentrer dans les détails de l’évolution du design, ce que je peux vous dire, c’est qu’il semble que j’aimais déjà beaucoup le projet, j’ai liké tous ses posts !

Les prémices en novembre 2020 sur Yema Collabs

La seconde version de janvier 2021

Les dernières propositions de 2022 avant de se lancer dans le grand bain. La filiation devient évidente !
Yema Colabs s’arrête, mais pas Vincent. Il poursuit ses efforts pour donner vie à son bébé, et en 2023, il annonce le lancement de Medeor et de son premier modèle, la Pulsographe.
A l’époque, je cherchais une montre avec un mouvement Lajoux Perret, pas hors de prix et avec un design sympa. Je lorgnais sur la Lip Nautic 3. Et puis je retombe sur la proposition de Vincent. Difficile de ne pas évoquer un coup de foudre : j’adorais déjà l’originalité du design initial, mais avec trois ans de maturation, ça devenait évident, j’allais craquer.
Ouverture des précommandes le 16 octobre à 11h11, j’ai passé commande à 14h11. L’attente fut longue jusqu’à ce jour du 24 juin 2024 où j’ai pu récupérer la belle des mains de Vincent même. Et oui, j’ai eu la chance de faire partie des tirés au sort pour une visite de GMT Bordeaux, l’assembleur de la montre, et prendre livraison en même temps de la bête ! Une super journée !


Passons aux choses sérieuses, et ouvrons la boite ! Enfin, plutôt l’étui !

Sympathique étui de voyage dans lequel la montre est livré, très pratique et résistant ! Il permet également d’y stocker les bracelets.
Petit résumé des caractéristiques techniques avant d’enchaîner sur l’esthétique, la qualité perçue, le porté au quotidien…
Nous sommes sur une simili-plongeuse : boitier de 40mm avec étanchéité de 200 mètres, couronne type big-crown vissée, verre saphir bombé, fond vissé. Le mouvement est donc un Lajoux-Perret G101, c’est-à-dire débarrassé de sa date, avec une réserve de marche de 68 heures et une précision de +/-7 secondes par jour. Ce sont des spécifications très actuelles, qui rendent la montre assez tout-terrain, d’autant plus avec une épaisseur verre saphir compris de 12mm (boitier seul 10.5mm). Mais soyons réalistes, ce sont aussi des caractéristiques que l’on retrouve dorénavant dans pas mal de montres. Alors qu’est ce qui fait la particularité de la Medeor Pulsographe ?

Afin de ne pas me faire gronder par les patrons, je vais essayer de me conformer à leur trame.
Et puis non. Tu donnes la parole inconsciemment à des novices, tu assumes ! D’après Mike, je suis un baliste. Non, je vous vois venir, je ne manie pas sa petite catapulte. Mais cela correspond à mon nouveau poste intérimaire de baltringue-pigiste…
Alors je vais partir directement de la conclusion : ce qui fait à mon sens la spécificité de cette montre, c’est sa maturité et son incroyable cohérence. Surtout pour le premier modèle d’une nouvelle marque. Il n’y a pas de fausse note, et même deux ans après, ça m’impressionne. Je trouve chaque détail pensé et peaufiné comme il le faut. La prise de risque n’est pas maximale, mais elle est suffisante pour que la montre ait une âme, tout en restant portable par tous et versatile.

Rentrons quand même un peu plus dans le détail… Le boitier tout d’abord. Assez typé plongeuse comme déjà évoqué plus haut, le diamètre de 40 mm est pile poil dans les clous : ceux qui aiment les petites montres ne seront pas gênés, ceux qui aiment les grosses la trouveront aussi à leur goût. Le corne à corne est relativement court (47 mm), donc elle « tombe » bien sur le poignet et conviendra à ceux dont le membre ne dépasse pas 16,5 cm de diamètre (pas de jugement, j’en fait partie). Sa finition est satinée, ce qui convient parfaitement à une montre plutôt typée tool que dress, et permettra en plus de limiter les effets du temps (moins sensible aux rayures). Les chanfreins polis du boitier et de la lunette lui donnent un petit côté distingué et une brillance fort appréciable.

Parlons ensuite du cadran. Belle inspiration classique qui me sied parfaitement, Vincent a choisi de reprendre les codes des skin diver originelles, ce qui présente à mon sens plusieurs avantages : la lisibilité est parfaite et le cadran est épuré, ni trop simple ni trop surchargé. Je remets une balle sur la cohérence, mais l’adéquation entre le fond noir mat et les index « old radium » est parfaite. Le Super Luminova de grade A est assez classique, mais force est de constater qu’il permet également une belle lecture de l’heure la nuit. On y reviendra, mais j’apprécie particulièrement la double touche de Luminova sur l’aiguille des secondes…

Pas de guichet date sur cette montre, et c’est très bien comme ça ! Sauf exception, je ne suis vraiment pas fan de ces perforations mal intégrées qui viennent gâcher la symétrie du cadran, et je suis ravi que Medeor ait fait ce choix !
Reste à aborder les inscriptions, à 12h le logo puis Medeor Pulsoograph, à 6h Automatique 200 mètres. Le logo est plutôt sympa, mais c’est surtout la police d’écriture choisie pour le modèle (pulsograph) qui anime et donne du charme à l’ensemble.
Soit-dit en passant, le logo Medeor est vraiment joli, et le clin d’œil sur le verre… génial !

Terminons par la couronne, de type « Big Crown », vissée, et gravée du logo Medeor. Simple mais efficace. On sent que les tolérances d’ajustement sont excellentes car son maniement est très fluide (même si vous ne devriez pas avoir à y toucher trop souvent vu la réserve de marche du mouvement !)

Ouf… j’ai failli oublier… On avait dit Pulsograph ? Et je n’ai parlé ni de la lunette, ni de la trotteuse ? Je suis novice, je vous avais prévenu ! Alors abordons enfin cette lunette. Elle est déjà particulière d’un point de vue technique, car elle associe deux matériaux, la céramique et le tungstène. A la sortie de cette Medeor, c’était une première ! D’autres marques avaient bien déjà sorti une lunette en tungstène, mais son association avec la céramique est novatrice.

Plusieurs avantages à ça :
- Ce sont des matériaux peu sensibles à l’usure, la lunette conservera donc son aspect et sa finition sur le long terme. Pour ma part, cela fait donc bientôt un an que je la porte, elle n’a pas forcément été épargnée, et vous pourrez constater que sur les photos prises ce mois-ci que la montre n’a pas bougé d’un iota.
- L’alternance de la finition est vraiment intéressante, car elle complète parfaitement la nuance de couleur. La céramique bleue est polie quand le tungstène anthracite est brossé. Ça semble anodin, mais cela accentue grandement la différence, et donc la lisibilité.
- L’ajout des marqueurs luminova différenciés (triangle à midi, point à 6h), le jeu de couleur et de matière permet immédiatement de savoir où placer la lunette pour prendre son pouls ou utiliser l’asthmomètre.
La lunette ne servirait à rien sans cette magnifique trotteuse traversante : je la trouve simple, efficace, et malgré tout raffinée. A mon sens, sa finesse, associée à ce bordeaux, sa forme asymétrique assortie de part et d’autre d’une touche de luminova ajoute une touche d’élégance tout en ayant un vrai côté fonctionnel.
En ce qui concerne l’utilisation de ce binôme lunette/trotteuse, c’est en réalité assez simple. Plutôt que de mal vous expliquer avec mes propres mots le fonctionnement, je préfère utiliser ceux de Vincent :

Autant le dire tout de suite, on ne s’en sert pas quotidiennement, mais c’est toujours sympa d’avoir une complication plutôt rare au poignet. Et au final, c’est vraiment très simple d’utilisation.
Pour porter cette montre, vous aurez le choix entre les deux bracelets fournis.
- Un bracelet textile en deux parties, type Velcro élastique conçu pour être hyper résistant et confortable. C’est un bracelet plutôt technique et bien conçu, mais il n’a pas ma préférence. Il est en effet plutôt épais, et ce que j’apprécie sur cette montre, c’est sa relative discrétion au poignet et sa finesse. On perd un peu de ces avantages avec ce bracelet selon moi.

- Un bracelet métallique à boucle déployante assez original. Plutôt typé rétro, les maillons sont tous équipés de pompes rapides, ce qui est tout simplement génial ! Aucun outil n’est nécessaire pour une mise à la taille, il suffit d’un ongle (et en général on a tous ça sur soi) pour rajouter ou enlever un maillon. J’étais sceptique sur le confort au poignet, mais c’est vraiment insensible. Seul regret, des end-link épousant la forme du boitier étaient initialement prévus, mais il semble que ce ne soit plus d’actualité. Ce n’est pas franchement gênant, mais cela aurait été un plus appréciable.


Pour résumer, ces bracelets sont très sympas, très fonctionnels et plutôt originaux, mais ce ne sont pas eux qui font le sel de cette montre. Pour tout vous dire, la mienne ne quitte plus son Avel & Men Larmor Bordeaux (assez marrant, la couleur match parfaitement celle de la trotteuse !) que vous avez pu entrapercevoir sur la toute première photo de cette revue.
Alors en résumé, si vous craquez, qu’aurez-vous pour 1 295€ TTC ?
– Une complication originale
– Une montre parfaitement calibrée pour le plus grand nombre
– Un des meilleurs mouvements dans cette gamme de prix
– Un accord cadran/lunette fort sympathique et réussi
– Une finition largement à la hauteur du tarif
Après une année au poignet, j’apprécie particulièrement son confort et sa discrète originalité. Côté robustesse, c’est parfait également, elle est aussi belle qu’au premier jour !
Puisqu’il faut forcément trouver des points négatifs, j’en verrai deux :
- Vous aurez compris que les bracelets fournis n’ont pas forcément ma préférence. Ils sont bien fichus et correspondent au plus grand nombre, mais j’aime le côté versatile de cette montre et clairement ils lui donne plus de présence et un aspect plus massif.
- Le prix. Oui, ça semble étonnant de balancer cette « bombe » en point final, mais il faut quand même l’aborder. Lors du lancement de la marque, Medeor avait mis en œuvre une politique tarifaire très agressive qui en faisait sans aucun doute possible la montre équipée d’un La Joux Perret G101 la moins chère du panorama horloger. Vincent a depuis dû s’aligner avec le marché. Conséquence de cela, le prix de vente reste cohérent, mais la Pulsographe se confronte dorénavant avec beaucoup plus de concurrentes, et je crains que cela freine le développement de la marque.
Néanmoins… pour ceux qui sont attachés à la qualité, l’originalité et qui ne jure que par les mouvements mécaniques, mettez-y ce prix, vous ne serez pas déçu !
Pour ceux qui ne le veulent pas… pensez au mecaquartz que vient de sortir Medeor 😉

BONUS : quelques archives de l’assemblage de la montre à Bordeaux. On y voit également les nouveautés de l’époque, à savoir le cadran noir/lunette noire et le cadran blanc/lunette bordeaux, de toute beauté !



Voici le lien vers les montres MEDEOR : https://www.medeorwatches.com/products/montres
Thibault Boiteux


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