

On ne va pas se mentir : collectionner les montres ce n’est pas du tout un truc d’adulte responsable. Même si certains mythos se rassurent en pensant qu’ils investissent, qu’ils font des achats raisonnés et raisonnables, qu’ils ne sont que de simples passionnés amoureux de mécanique, que le souvenir de leur père posant sa montre sur sa table de nuit leur colle la larme à l’œil, tout ça c’est du pipeau : accumuler les tocantes c’est juste une dinguerie enfantine de psychopathe shooté au Super-LumiNova, un truc de junky, qui dans le meilleur des cas te fait passer pour un esthète auprès de tes potes qui ne comprennent pas toujours pourquoi tu claques tout ton salaire là-dedans alors que tu as l’heure partout à portée de main. Et dans le pire des cas pour ce tu es vraiment : un malade, un grand malade. La prétendue « passion de l’horlogerie » est une maladie mentale (et genre ALD à la Sécu, Affection de Longue Durée). La preuve : est-ce qu’un mec sain d’esprit appellerait une montre « sa belle » ? Non vraiment, vous qui lisez ces lignes, vous n’êtes que des tarés, des aliénés, des drogués, des grands enfants qui meurent d’envie de jouer à la guerre avec leur Big Jim ou leur hélico Playmobil, mais n’osent pas piquer les jouets de leurs gosses.

En vrai, combien de vos plongeuses ont réellement goûté aux ivresses des profondeurs ? J’en connais même qui n’osent pas les foutre à la flotte malgré une couronne et un fonds vissés ! Perso, ma Citizen Aqualand Promaster n’a jamais dépassé la profondeur d’une demi-baignoire.
En vrai, combien de vos fliegers ont dépassé le 2ème étage de votre maison ? Allez, peut-être un 7ème ciel une fois dans l’année et encore… Vu toute la thune que vous claquez en montre, pas certain que vos nuits soient brûlantes.
En vrai, ombien de vos chronos ont brillé sur la ligne droite des Hunaudières ? Même une Jaguar ne fait pas de vous Paul Newman (c’est un exemple, personne n’est visé ici) et votre Rallygraf a quand même plus de chances de passer la majeure partie de sa vie dans le RER ou dans une Dacia que dans une Porsche.
Et il en est de même (heureusement) pour n’importe quelle field watch ! Les seuls champs que votre montre de soldat arpentera seront celui de l’agriculteur que vous aurez hacké pour organiser votre rave ou les Champs Élysées si vous habitez Paris. Héritières des célèbres Dirty Dozens (ou Waterproof Wristlet Watch) de la WWII, les Hamilton, IWC, Timex ou autres Glycine auront plus certainement l’occasion de se battre pour une place de parking que pour la libération de votre pays. Et leur plus grand fait de gloire sera de vous permettre de lire l’heure en pleine nuit quand vous irez pisser grâce à leur cadran sobre, hyper lisible et éclairé comme le bar de nuit que Mike a ouvert à Bangkok.
Bon assez déconné, je vous présente aujourd’hui l’interprétation de la field watch par une marque américaine, Minus-8. Une interprétation contemporaine plutôt intéressante même si elle heurtera peut-être quelques puristes. La Field 1S, c’est d’abord un prix plus que contenu (même avec les taxes, et elle est en promo en ce moment) pour des specs solides et une belle présence au poignet.
- 39mm, lug2lug de 52mm et 12,5mm d’épaisseur.
- Boîtier monobloc en acier inoxydable 316L + PVD.
- Mouvement auto Seiko NH35.
- Verre saphir plat avec revêtement AR.
- Aiguilles et marques du cadran en Super-LumiNova.
- 20 ATM avec couronne vissée.
J’aime :
- Design global, carrure assumée, mélange d’angles et de rondeurs.
- Les couleurs : tonalité militaire rehaussée de orange.
- Finitions plus que correctes pour le prix.
- Présence et émotion ressentie.
- NH35 bien réglé.
J’aime moins :
- Ne pas pouvoir mettre d’autres types de bracelets que du NATO (pour un strapsophile comme moi c’est rude).
- Pas certain que le lume brille longtemps (à tester) : mais comme vu précédemment, il y a peu de chances pour je parte en mission commando de nuit en plein hiver sur la frontière italienne, donc ça devrait suffire même avec mes éventuels uturs problèmes de prostate).
- Nato un peu rigide, à voir sur la durée.
- La zone couronne un peu massive, mais ça va avec le reste.
En résumé, j’aime « plutôt vraiment bien pas mal du tout et ça change » et je trouve le RQP très bon.
Existe en deux couleurs.







© Matthieu Dufour


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