Salut à toi jeune amateur de tocantes, si à chaque fois que tu vas au restaurant japonais, tu commandes un menu sushis, sashimis ou makis « tout saumon », alors cet article est fait pour toi.
Vois-tu, Gros Calibres, pour te faire plaisir, va comparer deux montres qui ont un gros point commun : leur cadran saumon !

Nous allons donc opposer une Citizen Series 8 890 NB6030-59L (quel nom épouvantable) à une Yema Urban Traveller.
En plus de leurs cadrans reflétant la couleur de ce poisson si gouteux, ce sont aussi deux montres à bracelet intégré, et qui sont dans une gamme de prix de plus ou moins 1000 € TTC.
Chez Citizen, les Series 8 représentent la gamme de montre sport chic, automatique et avec bracelet intégré avec une étanchéité de 100 mètres pour les premières versions.

C’est à peu près pareil chez Yema, la Urban Traveller symbolise une montre sportive mais qui peut être aussi habillée en fonction des occasions. Une sport-dresswatch en quelque sorte !
Pour la petite histoire, notre Urban Traveller est née Wristmaster Traveller fin 2021 lors d’une campagne Kickstarter. C’est Christopher Bôle, le directeur général de Yema qui l’a designé.

Si certains lui ont reproché son cadran et ses aiguilles trop proches de la Superman, le succès fut bien là.
Cela a si bien marché, que Yema s’est inspiré de son design pour sa Wristmaster Micro Rotor, intégrant son premier mouvement manufacture à micro rotor le CMM.20.

La gamme Urban Traveller est née à l’été 2023 et fut déclinée en 3 coloris : bleu, blanc et rose saumon. Deux nouvelles teintes de cadran, rejoignirent la gamme fin 2023 : la noire et la verte.

Chez Citizen, les Series 8 890 existent en trois déclinaisons : cadran cuivre saumon (limitée à 1700 exemplaires monde), bleu et en PVD couleur or avec cadran gris.

Vous l’aurez compris, ce sont les versions saumonées de ces deux montres qui nous intéressent aujourd’hui.


Nous allons les comparer sur les bases suivantes :
- Boitier / couronne / fonds
- Cadran / aiguilles / verre / lume
- Fonctionnalités et complications
- Bracelet
- Mouvement
Allez, place au match !

- Boitier / couronne / fonds
Nos deux belles présentent des boitiers octogonaux et, certains pourraient même imaginer qu’il y a un peu de l’inspiration provenant des créations de Gérald Genta, père des Patek Philippe Nautilus :

Et de la Audemars Piguet Royal Oak :

Le boitier, poli-brossé de la Yema fait 39 mm hors couronne, n’est pas trop imposant, il s’adaptera à des poignets assez petits. Voici ses caractéristiques :


La lunette fixe de cette Urban Traveller est très eighties car inspirée par cette montre, la SOUS MARINE QUARTZ :

La Series 8 est beaucoup plus imposante avec ces 42 mm de largeur (attention aux poignets de moins de 17 cm), mais son épaisseur est contenue avec 11.7 mm et sa finition est 100 % brossée. La lunette est fixe aussi. Le rendu est magnifique, cette montre très virile a même un petit coté « industriel ».


Dans les deux cas, les finitions sont très belles.

Coté couronne, notre mortucienne dispose de la fameuse couronne avec le Y embossé.

La japonaise en a deux, nous y reviendrons tout à l’heure, en PVD noir / gun metal.

Question fonds de montre, la Yema a le blason emblématique de la marque mortucienne avec un brossage circulaire. C’est magnifique, on ne peut pas dire le contraire.

La japonaise propose un fond, avec vitrage saphir pour voir le mouvement. C’est sympa mais, comme le calibre embarqué n’est pas sublime, c’est pour le coup moins glamour que la Yema.

Exæquo pour cette première manche, tant il est difficile de les départager.
- Cadran / aiguilles / verre / lume :
S’il y a bien un domaine où ces montres sont si particulières : leurs cadrans ! Oui messieurs, dames, ils sont exceptionnels.

La Urban Traveller dispose d’un cadran gaufré couleur corail / saumon en relief, du plus bel effet. Ses index 3D sont collés et la littérature qui est est peinte dessus, avec beaucoup de précision, nous indique le nécessaire sans surcharge : Yema / automatique / France.
Les aiguilles offre une belle lisibilité et la trotteuse centrale blanche se remarque. C’est propre, on ne peut pas contester que cette Yema est bien finie !
Cette Yema est une « no date » donc son cadran est parfaitement symétrique.
Le verre n’a pas d’antireflet, et par conséquent, il accroche trop la lumière, c’est dommage car, de type cheminé, il apporte une note vintage à la montre.

La japonaise dispose d’un cadran tout aussi exceptionnel, peut-être même encore plus incroyable !

De couleur cuivre et martelé afin de faire apparaître des formes diamantées, il se joue de la lumière à chaque inclinaison du poignet.
Ce cadran est appelé Sakura sur certains marchés car ses pliures feraient penser aux fleurs des cerisiers japonais éponymes.

Index sans effet 3D, inscriptions « Citizen », « Serie 8 », « automatic » et « Made in Japan » sont parfaitement collés sur ce cadran divin.
Notons que la Citizen a un guichet de date qui le perfore mais son intégration est propre et sans bavure.

Le verre est ici plat mais dispose d’un des meilleurs antireflets qu’il m’ait été donné de voir.
Et la lume dans tout ça ?


La lume BGW9 de la Yema est sexy mais ne dure malheureusement pas très longtemps.


Celle de la japonaise, verte et moins glamour, brille beaucoup plus et longtemps.
Ce round fut serré mais le point va à la Series 8 !
Fonctionnalités et complications :
Aussi belle qu’elle puisse être, la Yema urban Traveller nous donne juste l’heure et est étanche à 100 mètres. C’est déjà pas mal vous allez me dire !
La Citizen Series 8, nous réserve quelques surprises :
- une étanchéité de 200 mètres avec seulement une couronne poussée (grâce à des joints performants)

- une lunette interne, située dans le réhaut, se manœuvrant avec la seconde couronne située à 14h
- la date située à 3h
Nous ne voyons pas comment, il serait possible de ne pas donner le point à la Citizen.
Bracelet :
Nos deux montres, comme vous l’avez j’espère compris, sont à bracelet intégré.
La finition est en acier brossé.
Cela respire la solidité.


J’ai une petite préférence pour le fermoir de la Yema, mieux intégré que celui de la Citizen.


Victoire d’une courte tête pour la Yema Urban Traveller : +1
- Mouvement :
La japonaise est équipée du calibre 9051, qui est « full manufacture », comprenez qu’il a été créé par la marque, que Citizen produit les pièces de ce mouvement et les assemble dans leurs usines.
Sa particularité est qu’il offre une véritable résistance anti-magnétique, le protégeant même si la montre est placée à 1 centimètre d’un dispositif émettant un champ magnétique.
Sa réserve de marche n’est pas exceptionnelle : 42 heures.

Enfin, la dérive promise par Citizen est comprise entre -10 et + 20 secondes mais nous avons mesuré + 11 secondes.

La Yema dispose du mouvement Yema 2000 qui, aujourd’hui est pleinement fiabilisé.
Comme nous vous l’avions expliqué dans le test au début d’année, de la Yema Urban Flygraf, le Yema 2000 a été développé par Yema.
Si certaines de ses pièces proviennent d’Asie, il est bel et bien assemblé à Morteau.

Les specs promisent sont les suivantes :
Réserve de marche de 42 heures et une tolérance de dérive maximale de + / – 25 secondes par jours, ajustée à +/- 10 seconds.
Notre exemplaire de juillet 2023 accuse une dérive de + 17 secondes. Rien de dramatique, mais c’est pas fou non plus.

Le point va donc à la Citizen : + 1
Conclusion :
Voici le récapitulatif des points :

La victoire n’est pas écrasante pour la Citizen, mais elle mérite tout de même de gagner ce match car c’est une montre très aboutie.

La Yema ne démérite pas et, elle est un peu moins chère que la japonaise, 890 € TTC contre 1 095 €.
A n’en pas douter, elle deviendra un classique dans la gamme. Pour preuve, une nouvelle série de cadrans est disponible depuis octobre 2024.

Voici les liens vers les deux montres :
Mike


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